Un lien sentimental avec la nature
Dans une dimension transcendante, Dieu a créé la nature et elle Lui appartient. L’être humain va trouver dans la nature ce dont il a besoin et il pourra en jouir sous certaines conditions qui vont lui être dictée par le propriétaire.
Nous avons vu dans un article précédent comment le Coran et les paroles du Prophète nous décrivent une nature sensible, dotée de conscience, capable de souffrir, de pleurer ou encore de se réjouir.
Par exemple, on rapporte que « le Prophète entra dans le jardin d’un médinois et il y avait dedans un chameau. Lorsqu’il a vu le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) il s’est attristé et a pleuré. Le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) est descendu de sa monture, a frotté les larmes du chameau et l’a calmé puis a dit : « Qui est le propriétaire de ce chameau ? »
Un jeune médinois est venu et a dit : Moi ! Alors le Prophète a dit : « Ne vas-tu pas craindre Allah dans ces animaux qu’il a mis en ta possession ? Certes il s’est plaint de toi vers moi et prétend que tu l’affames et que tu lui fais porter des charges trop lourdes ».1
D’autres textes rapportent des faits similaires avec des oiseaux ou encore des arbres. Mais plus étonnant encore, Le Prophète va nous apprendre que même le monde minéral peut éprouver des sentiments :
Il est rapporté qu’un jour, le Prophète passe devant la montagne de Uhud qui est proche de Médine et dit : « Uhud, je l’aime et elle m’aime ! »1
Dans le même esprit, on rapporte que : « Un jour, le Prophète grimpa sur le mont Uhud avec Abou Bakr, ‘Omar et Uthman. Le mont trembla. Le Prophète dit alors : « Calme-toi, Uhud ! Il n’y a sur toi qu’un prophète, un fidèle compagnon et deux martyrs »2
Nous sommes là face à la relation d’un être humain avec un élément considéré comme non-vivant. Tout d’abord, le Prophète nous dit qu’il aime cette montagne. Et surtout que cet amour est partagé. Et donc, cette montagne a cette capacité à éprouver des sentiments. Et plus que cela, lorsque cet élément naturel va se manifester comme c’est le cas ici où la montagne s’est mise à trembler, le Prophète va essayer de la calmer et de la rassurer. Il va à ce titre lui parler, convaincu que celle-ci entend et comprend ses paroles. On peut également noter qu’il va l’appeler par son nom, lui donnant ainsi de la considération.
Cette miséricorde et cette bienveillance qu’avait le Prophète avec les animaux et les végétaux s’étendait aussi au monde inanimé et il entretenait là aussi avec ce monde une relation particulière. Il éprouvait des sentiments, lui parlait, et cherchait à l’apaiser et à la rassurer.
Dieu nous a annoncé que ce prophète a été envoyé comme une miséricorde pour tous les mondes, les humains, les animaux, les végétaux et même le monde inanimé.
« Nous ne t’avons envoyé que comme Miséricorde pour l’humanité »3
Le Coran et les paroles du Prophète nous ouvrent ainsi une nouvelle voie. Après nous avoir exposé notre place et notre rôle dans la création et de nous avoir donné l’attitude à avoir vis-à-vis des autres créatures non humaines, Dieu nous apprend que l’homme peut aussi aborder la nature avec son cœur et qu’il peut l’aimer et être aimé en retour. Il peut lui parler, la rassurer et trouver en retour du réconfort et de l’apaisement.
La science confirme ces enseignements Coraniques et Prophétiques
Cette vision du monde peut nous paraître surnaturelle. Nous arrivons assez facilement à imaginer que les animaux souffrent, éprouvent des sentiments, voire aient une conscience. Et cela d’autant plus que ces animaux nous ressemblent : les singes, les chiens, les chevaux, etc. Mais il y a une forte dimension anthropomorphique dans cette approche. Comme ces animaux nous ressemblent au niveau de la constitution – ils ont un système nerveux, des sens, des muscles qui s’apparentent fort aux nôtres – nous supposons qu’ils fonctionnent comme nous. Mais nous n’imaginons pas qu’un insecte ou un escargot ait des sentiments. Alors que pensez des végétaux, et encore pire, du monde minéral ?
Francis Hallé, spécialiste des plantes de renommée mondiale, nous apprend que les arbres contrairement aux animaux ont une organisation décentralisée :
– Ils n’ont pas de squelette mais sont rigides ;
– Ils n’ont pas de cœur, mais ont une double circulation efficace de la sève ;
– Ils n’ont pas de poumons mais respirent comme nous ;
– Ils n’ont pas de tube digestif mais digère des aliments et produisent des excréments.
– Ils n’ont pas d’organes des sens mais peuvent « voir », « entendre », «sentir », et ont des capacités que l’on peine encore aujourd’hui à expliquer :
Les yeux dans le monde animal sont des organes capables de percevoir la lumière. Or les végétaux n’ont pas d’yeux et pourtant perçoivent la lumière. C’est une évidence depuis longtemps puisque les arbres sont en compétition dans la forêt pour monter le plus vite possible à la recherche de la lumière.
Les arbres n’ont pas non plus d’oreille. Il existe pourtant une plante, le Desmodium gyrans, qui bouge ses folioles lorsque l’on fait du bruit à proximité : elle a donc nécessairement des récepteurs d’ondes sonores. En mars 2013, une expérience parue dans la revue Trends in Plant Science a montré qu’en présence d’un son continu émis à des fréquences comprises entre 200 et 300 hertz, les racines de jeunes plants de maïs poussant dans de l’eau avaient nettement tendance à se tourner vers la source sonore. Bien d’autres expériences viennent confirmer cette capacité aux végétaux « d’entendre. »
Une autre capacité sensorielle des végétaux est apportée par la Cuscute qui est un parasite de la tomate. Dans la nature, elle va se diriger vers la tomate. On a réalisé l’expérience dans le noir et on observe le même phénomène. Puis on a remplacé le pied de tomate par un coton imbibé de jus de tomate. Encore une fois, la Cuscute se dirige vers le coton. Elle a donc bien une capacité à percevoir des molécules dans l’air et à réagir à cela (c’est exactement la fonction du nez associé à notre système nerveux). Notre plante n’a pas de cordes vocales ni d’émissions sonores mais peut malgré tout échanger des messages.
L’Acacia sud-africain, attaqué par une gazelle devient toxique en 20 secondes ; il émet alors un gaz, l’éthylène, qui avertit les Acacias situés sous le vent, lesquels deviennent toxiques alors qu’ils n’ont pas été attaqués. Des chercheurs en Espagne ont cherché à savoir pourquoi les cyprès ne brûlaient pas lors des incendies de forêts. Ils ont observé qu’à l’approche du feu, ils dégazent et se débarrassent de toutes leurs molécules inflammables : hydrocarbures, alcools, toluènes, etc. Lorsque ces molécules atteignent par le vent d’autres cyprès qui ne sont pas en contact avec le feu, ils vont à leur tour dégazer.
Et les arbres n’échangent pas que des messages. Ils peuvent échanger des éléments minéraux et des sucres par leurs racines via des réseaux de champignons sous-terrain. C’est ainsi que des souches d’arbres qui ne peuvent plus effectuer la photosynthèse restent vivantes, alimentées par leurs voisins. Ces champignons réalisent sous nos forêts des réseaux souterrains extrêmement efficaces qui relient les arbres et arbustes. Un algorithme a d’ailleurs été réalisé grâce à l’étude de ces champignons afin d’améliorer les réseaux humains existants ou à venir (métro, autoroutes, etc.).
Enfin, on sait bien que la plante n’a pas de cerveau. Pourtant, de nombreux exemples nous montrent des capacités à réaliser des actions complexes. La Sensitive ferme ses feuilles lorsqu’on la touche et les garde fermées environ 30 minutes avant de les ouvrir à nouveau. Si on élève la Sensitive en appartement, donc sans pluie, elle ressentira l’impact des gouttes de pluies comme un danger et pliera ses feuilles la première fois qu’on la sortira à l’extérieur. Toutefois elle comprend assez vite qu’elle n’a rien à craindre et rouvre ses feuilles. On la remet à l’intérieur pour quelques années et lorsqu’on la ressort une nouvelle fois sous la pluie, elle garde ses feuilles ouvertes ; bien que les feuilles ne soient plus les mêmes, la Sensitive a gardé en mémoire que la pluie n’est pas dangereuse.
Une autre expérience est la Bryone qui envoie des lianes pour se fixer sur un support. A chaque fois que la liane approche du support, l’expérimentateur le déplace de 5 cm. La liane change alors de direction pour finalement atteindre le support. Mais au bout de la quatrième fois, la plante anticipe ce déplacement et envoie la liane 5 cm plus loin que l’emplacement initial du support. Elle a donc intégré après le troisième échec cette modification d’emplacement du support et a donc adapté sa trajectoire. Il s’agit bien là d’une forme d’intelligence qui dans le règne animal trouverait son origine dans le cerveau.
Les plantes savent également faire des choses dont nous sommes incapables : des chercheurs de Zurich ont montré que le diamètre des arbres change en fonction des phases de la Lune. Au japon, c’est le professeur Saïto qui enregistre les ondes émises par les arbres et peut, grâce à cela, prévoir les tremblements de terre.
Cleve Backster a consacré sa vie a étudié une des capacités les plus surprenantes des plantes : elles réagissent à nos intentions ! Sa méthode était très simple : il branchait des électrodes sur sa plante et enregistré un signal. Il lui suffisait de soumettre la plante à différents facteurs et de voir si ces derniers agissent sur la plante. Et là, il s’aperçoit qu’il lui suffit d’émettre dans son for intérieur l’intention de bruler une des feuilles pour que la plante réagisse ! Dans une autre expérience, il partait avec marchait à l’extérieur avec un minuteur en poche qui sonnait de manière aléatoire. Dès que la sonnerie retentissait, il notait l’heure et faisait demi-tour. Or à chaque fois, l’enregistrement montrait que les plantes avaient réagis à l’instant même où il avait fait demi-tour. Comme si elles se réjouissaient de son retour ! D’ailleurs, en 2013, une application a été développée basé sur cette particularité des plantes ; on s’est aperçu que les plantes habituées à un foyer émettaient une onde différente à l’arrivée d’un inconnu. Il a été facile de connecter cette plante à un système d’alarme qui réagissait à l’intrusion d’étrangers dans la maison
Les expériences de Backster ont été publiées dans la prestigieuse revue Science en 1975 et validé par un comité d’experts. Jean-Marie Pelt qualifia son travail de « découvertes inattaquables d’un génie méticuleux ayant révolutionné notre vision des plantes. »
Ces fonctions de mémorisation, communication, anticipation, orientation dans l’espace en fonction de facteurs environnementaux… sont réalisées par les animaux grâce à un système nerveux très complexe. Or, on retrouve ces mêmes fonctions chez les plantes qui n’ont pourtant aucun des organes présents chez les animaux. Et comme nous l’avons vu, les plantes ont des capacités bien plus extraordinaires dont on ne sait pas aujourd’hui expliquer le fonctionnement.
Etant donné toutes ces méconnaissances du monde végétal, comment affirmer aujourd’hui que les plantes n’ont pas de conscience ? Qu’elles ne souffrent pas ? Qu’elles n’ont pas de sentiments ?
Il y a un siècle, dire que les arbres peuvent avoir des aptitudes identiques à certains animaux nous aurait fait passer pour des fous. Et qui peut affirmer aujourd’hui que l’on ne va pas découvrir le siècle prochain des aptitudes dans le monde minéral ? Les expériences sur la mémoire de l’eau en sont un bon exemple. Nous sommes faces à un liquide non vivant qui pourtant a une capacité à modifier sa structure en réponse à des facteurs de l’environnement et de mémoriser ces changements.
Ces exemples, qu’ils soient issus des livres saints ou des expériences scientifiques, doivent pousser l’être humain à la modestie vis-à-vis du monde qui l’entoure. Nous pensons tout connaître et pourtant, chaque nouvelle découverte nous montre à quel point le chemin vers la connaissance et long.
Ces découvertes scientifiques viennent finalement nous rappeler à notre humilité et nous rendre attentif au fait que ce qui nous entoure n’est pas aussi simple que nous le pensons. Et que les sentiments que nous vivons en tant qu’être humain se retrouvent ailleurs dans la nature, chez les animaux, les végétaux, le monde minéral…
A partir de là, nous ne pouvons que repenser notre manière d’être aujourd’hui avec la nature et cesser de vivre comme si tout cela n’était que choses inertes. A chaque fois que nous utilisons la nature Il faudrait avoir conscience de la souffrance que nous pouvons causer, et faire en sorte que l’empathie, la bienveillance et la miséricorde nous aide alors à mieux agir.
1 Rapporté par Ahmed et authentifié par Cheikh Ahmed Chakir dans le Mousnad de l’imam Ahmed vol 3 p 195
2 MANQUE REFERENCE
3 Rapporté par Al Boukhari
4 Coran, sourate 21, verset 107
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