Muhammad (que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient avec lui) est né en l’an 570 à la Mecque. À cette époque, la Mecque était loin de la civilisation et était en grande partie habitée par des gens illettrés. Muhammad (que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient avec lui) lui-même était illettré, et durant sa jeunesse, il a été berger, puis commerçant. C’est à l’âge de 40 ans, alors qu’il méditait, retiré sur la montagne, que l’Ange Gabriel lui est apparu et lui a annoncé qu’il avait été choisi par Dieu pour être un prophète et un messager.
De nombreux ouvrages décrivent ses qualités humaines exceptionnelles, sa générosité, sa beauté, sa bonté, sa douceur, son sens de la justice, sa miséricorde envers les animaux et les végétaux, sa véracité, son honnêteté.
Il n’était pas un homme attaché aux choses matérielles. Lorsqu’il commença à prêcher la nouvelle religion à la Mecque, les notables, qui craignaient pour leur rang, lui ont tout proposé : la richesse, le pouvoir, les femmes, … Mais rien ne pouvait lui faire abandonner sa destinée et sa mission. Il mourut en ne laissant rien dans sa maison, alors que la communauté musulmane comptait plus de cent mille fidèles et qu’il aurait pu avoir tous les biens de ce monde. Il préférait passer ses nuits dans la solitude et la prière, ses journées dans le jeûne et au service des autres. Sa vie toute entière était dévouée à Dieu et aux hommes, mais il n’en a jamais tiré un bénéfice personnel. Seule la satisfaction de Dieu le motivait.
On peut légitimement se demander comment un homme illettré, qui n’a pas vécu dans les grandes civilisations perses ou byzantines, a pu venir avec une religion complète, un mode de vie, une spiritualité, des règles de transaction, d’héritage, de droit de la famille, des enseignements sur le soin de notre corps, sur le respect de la nature, …
On peut aussi s’étonner que ce peuple de Bédouins vivant dans le désert ait, en l’espace de cinquante ans, rayonné de l’Espagne à la Chine. Dès la mort du Prophète, ceux qui l’ont suivi ont porté son message à travers le monde et ce fut un bouleversement complet. Création d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, traduction des ouvrages grecs, découvertes fondamentales dans toutes les disciplines, médecine, astronomie, botanique, …
Voici quelques témoignages d’auteurs qui ne sont pas d’emblée adeptes de la religion musulmane.
Michael H. Hart
« Que ma préférence se soit portée sur Muhammad comme étant la personne la plus influente que le monde ait connu pourra surprendre certains lecteurs. La raison en est qu’il soit le seul homme dans l’histoire à avoir mené à bien son œuvre avec succès, tant sur le plan religieux que sur le plan politique.
Issu d’une famille humble, Muhammad fonda et propagea l’une des trois grandes religions monothéistes et devint un dirigeant politique incontesté. De nos jours, soit treize siècles après sa mort, son influence est toujours aussi considérable.
La plupart des personnalités qui font l’objet de cette publication ont eu l’avantage de naitre et de s’épanouir dans les foyers de civilisation qui étaient importants, de par leur développement et leur rôle politique incontournable.
Muhammad quant à lui, est né en 570 à la Mecque dans le sud de l’Arabie, région éloignée des grands centres urbains où s’étaient développés le commerce, les arts et les sciences.
Orphelin à l’âge de six ans, il fut élevé dans un milieu fort modeste, et si l’on en croit la tradition, il était illettré…
Muhammad contrairement à Jésus, était de même façon un dirigeant politique et un guide spirituel. En tant qu’élément moteur des conquêtes arabo-musulmanes, il peut prétendre comme chef politique le plus influent de tous les temps.
C’est cette union du temporel et du spirituel qui, à mon point de vue, fait de Muhammad la personnalité la plus influente de l’histoire. »
The 100: A Ranking of the Most Influential Persons in History, 1978 (édition revue en 1992) », dans lequel il a tenté de classer par ordre d’importance les cent personnes les plus influentes de l’histoire humaine. Le prophète Muhammad (que la Paix et la Bénédiction soient avec lui) arriva premier, suivi de Isaac Newton, Jésus, et Bouddha.
Joseph Ernest Renan
« En somme, Muhammed nous apparaît comme un homme doux, sensible, fidèle, exempt de haine. Ses affections étaient sincères, son caractère, en général, porté à la bienveillance. Lorsqu’on lui serrait la main en l’abordant, il répondait cordialement à cette étreinte, et jamais il ne retirait la main le premier. Il saluait les petits enfants et montrait une grande tendresse de cœur pour les femmes et les faibles. « Le paradis, disait-il, est au pied des mères. » Ni les pensées d’ambition, ni l’exaltation religieuse n’avaient desséché en lui le germe des sentiments individuels… Il avait conservé la sobriété des mœurs arabes, aucune idée de majesté. Son lit était un simple manteau, et son oreiller une peau remplie de feuilles de dattier. On le voyait traire lui-même ses brebis, et il s’asseyait à terre pour raccommoder ses vêtements et ses chaussures. Toute sa conduite dément le caractère entreprenant, audacieux, qu’on est convenu de lui attribuer. »
Muhammed et Les origines de l’Islamisme, Libraires Éditeurs Michel Lévy frères, 1863, p. 248,249.
Victor Hugo
(…) Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.
Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,
Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.
A soixante-trois ans une fièvre le prit.
Il relut le Coran de sa main même écrit,
Puis il remit au fils de Séid la bannière,
En lui disant : » Je touche à mon aube dernière.
Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. » (…)
La légende des siècles, Première série : Histoire – Les petites épopées ; Tome Premier ; Edition Michel Lévy Frères, – Hetzel et Cie; 1859; page 59-65.
Thomas Carlyle
Le mensonge façonné avec de bonnes intentions destinées à cet homme ne déshonore que nous… Une grande âme silencieuse ; il était de ceux qui ne peuvent être autrement que sincères et convaincus, et que la nature elle-même a créé sincères. Alors que d’autres se complaisent dans des formules et des ouï-dire, contents de leur sort, cet homme ne pouvait se soustraire aux formules. Il était seul avec sa propre conscience et la réalité des choses… Une telle sincérité, ainsi qu’on veut bien la nommer, possède en réalité quelque chose de divin. Le discours d’un tel homme est semblable à la voix qui émane du cœur-même de la nature. Les hommes écoutent et doivent écouter ce discours mieux que tout autre. Le reste n’est que futilité en comparaison.
Thomas Carlyle, On Heroes and Hero Worship and the Heroic in History, 1840, p.71.
Alphonse de Lamartine
Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : Saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie… Jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa prédication, l’Islamisme, prêché et armé, régnait sur les trois Arabies, conquérait à l’Unité de Dieu la Perse, le Khorasan, la Transoxiane, l’Inde occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Ethiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs iles de la méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule.
Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Muhammed ? Les plus fameux n’ont remué que des armés, des lois, des empires ; ils n’ont fondé, quand ils ont fondé quelque chose, que des puissances matérielles, écroulées souvent avant eux. Celui-là a remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu Un et Immatériel…
…Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Muhammed. A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ?…
Histoire de la Turquie, Volume 1 à partir de la page 277.